mercredi 17 décembre 2014

Comment se former par l’histoire ? La méthode Jean Ousset

Jean Ousset voit dans l’histoire un moyen de formation à privilégier d’autant plus qu’en associant la pensée à l’action, elle apprend la prudence[1] et se révèle être un vaccin contre les idéologies. 
 Ichtus propose des formations inspirées des méthodes développées par Jean Ousset« Anthropologie et Politique »  à l’école de JP II avec Bruno de Saint Chamas, «  Faire aimer la Civilisation »  par l’Art avec Nicole Buron, «  Les ateliers de l’Histoire » avec Martin Dauch. 
La grande leçon de la vie
L’essentielle supériorité d’une bonne formation historique est qu’elle permet d’acquérir un sens plus harmonieux, plus pratique, plus réaliste non seulement des vérités à défendre, mais la meilleure façon d’y mieux parvenir. Et cela, non seulement par tout ce que l’histoire peut offrir d’évidences péremptoires, mais (plus encore sans doute) par tout ce qu’elle offre d’obscur, d’incertain, de discutable, etc. D’où un caractère d’enseignement prudentiel qu’un pur enseignement doctrinal ne saurait offrir comme tel. Au moins à ce degré.
Or, précisément, ce sens de l’infinie variété des formes de l’humain, seule l’étude de l’histoire peut l’apporter. Avec ce que la seule étude de la doctrine n’enseignera jamais : un sens pratique du :
« même si nous sommes dans le vrai, cela risque de ne pas suffire. Il y faut la manière. Il y faudra le temps ».
Etude de l’histoire fort déroutante sous maints aspects mais qui n’en est pas moins la grande leçon de la vie. Car, malgré l’imbroglio de ses phénomènes, la permanence de certaines règles n’en reste pas moins incontestable. Selon ce que Tarde en a pu dire :
« il y a une règle du jeu d’échecs et pourtant aucune partie ne ressemble exactement à une autre. La diversité en est presque infinie parce que tout dépend de ce qui se passe dans le cerveau des joueurs ».
Et c’est par là que l’enseignement est si mal reçu par ceux qui, par tournure d’esprit, ne veulent croire qu’à un blanc ou à un noir sans mélange. Caractère beaucoup plus près qu’on ne l’imagine de celui que Bossuet a stigmatisé dans sa célèbre boutade :
« Le plus grand dérèglement de l’esprit est de voir les choses par ce qu’on veut qu’elles soient, et non par ce qu’on a vu qu’elles sont en effet ».
Un vaccin contre les fanatismes idéologiques
Une doctrine sûre, prudentiellement confirmée, illustrée par les enseignements de l’histoire, telle est, telle doit être l’harmonie de la formation que nous souhaitons donner. Sans doctrine sûre, impossibilité d’une cohérence féconde, à long et même à moyen terme. Sans les leçons prudentielles de l’histoire, impossible de concevoir une action politique et sociale vaccinée contre les exaspérations des fanatismes idéologiques.
Double leçon que l’histoire de l’Eglise confirme aussi bien que l’histoire des nations ; tant il est vrai qu’un dogmatisme, sans l’obsession d’une pastorale réaliste, en a perdu beaucoup. Et vice versa !
D’où l’importance de l’histoire pour une indispensable mise en garde contre tous les excès du dogmatisme, et de ce que Péguy a ridiculisé dans son Esprit de système[1].
Cela dit, cinq avantages d’une sérieuse étude de l’histoire méritent d’être soulignés.
Seule l’étude de l’histoire peut aider à vaincre cette conception si répanduequi tend à dissocier, et même à opposer, ce qu’on peut appeler l’ordre des idées et l’ordre des faits, l’ordre des vérités spirituelles, intellectuelles, morales et l’ordre des fécondités concrètes, des réalités pratiques.
Michel Janva

Aucun commentaire: